lundi 15 mars 2010

Petit , je t'écris , des mots que tu n'entendras pas , que tu ne comprendras pas .
Je me souviens de la première fois où je t'ai rencontré, nous étions 7 professionnelles autour de la table en compagnie de ta maman , tu es entrée dans le local telle une fusée , tu touchais à tout , tu criais des mots incompréhensibles , tu m'as plaqué ce téléphone sur le visage avec maladresse et une force incontrôlée et tu me regardais en criant '' alloooo '' . Ta maman était découragée , épuisée , elle avait perdu le contrôle , et se trouvait face à nous démunies et nous suppliait de l'aider , de lui venir en aide pour t'éduquer petit bonhomme , tu lui en fais voir de toutes les couleurs , et malgré ces éteincelles dans ses yeux qui montrent à quel point elle t'aime , elle avait besoin de nous . Tout en t'observant du coin de l'oeil et en te courant après pour éviter que tu te blesses , on écoutait ta maman , la questionnait ...
Je dois t'avouer que quand tu es sorti , on a entendu de nombreux soupirs , tu nous avait essouflé en seule petite demi heure , et le portrait que ta mère venait de nous dresser de toi nous effrayais . On se demandait comment on parviendrait à t'inclure dans le groupe , on avait peur de ne pas y arriver , on se demandait si ta place était parmis nous .
Et puis , tout a commencé , le temps à filé , j'ai appris à te connaître , et oui , tu m'étourdissais , tu demandais une intention constante , tu faisais tout à ta tête et dès qu'on essayait de t'imposer la moindre consigne , c'était la crise . Ca a pris du temps avant que tu nous fasse confiance , avant que t'accepte de rester plus de 30 secondes à la même activité , avant que tu cesse de te débattre lorsqu'on allait à la salle de bain . Mais on a pas laché prise .
Et crois le ou non , ca n'a pas pris une semaine avant que tu me fasses craquer , ton sourire d'enfant , comment y résister ? Tu me manques tu sais ptit monstre , je revois d'où on est partie et je te vois maintenant , Ah , qu'est ce que je suis fière de toi . Tu accepte de rester assis pendant la sieste , tu lève ta main quand t'as fini ta collation , tu commences à t'habiller tout seul , tu es toujours de bonne humeur , le rayon de soleil de la classe. Tu m'épates !
Bien sure tu seras toujours différent des autres, bien sure tu ne suivra sans doute jamais un groupe régulier , bien sure il faut s'armer de patience et de volonté pour travailler à tes côtés , mais crois moi , tous ces éfforts sont récompensés au fil du temps .
Tiens bon petit , continue de progresser , d'apprendre , tout ira bien . Je ne sais pas si ta maman y croit , j'ignore si elle a encore l'espoir . Mais moi je sais que tu iras loin , à ta manière , jour après jour . Et année après année tu resteras au fond de mon coeur .
J'apprends encore tu vois , je t'aime sans doute trop fort , si je devais compter le nombre de nuit où je me retournais dans mon lit en songeant à ce que je pourrais mettre en place pour toi . Le nombre de fois où j'aurais voulu t'emmener chez moi . Mais tu sais quoi ? Je m'en fou , je suis contente de pas avoi encore cette capacité de me détacher de mes clients . Parce que ton sourire change tout , me fait tout oublier , il illumine ma journée .

Bonne chance bonhomme ,

Éline , comme tu le dis si bien !

vendredi 12 mars 2010

No answer

Je suis là , plantée devant mon ordinateur , le regard dans le vide , et j'y pense , j'y pense encore et j'essaye de porter mon attention sur autre chose , oublier . Mais rien ne marche , il y a toujours un mot , une chanson , une photo qui traine ici et là sur cet écran assassin . Alors je me laisse emporter , je divague , et j'ai beau lutter de toute mes forces , rien n'arrête cette machine infernale lorsqu'elle est enclenchée , elle tourne , de plus en plus vite , surchauffe , me projette image après image sans m'en demander la permission . Encore et encore , et ne s'arrête que lorsque c'est assez , lorsque c'est trop .
Et en ce moment même , alors qu'elle cesse son cinéma , qu'elle se calme et s'apaise ... Je regarde ce vide et je me dis ... Putain que les gens sont cons , putain qu'ils sont stupide et merde , qu'est ce qu'ils sont faux ... Et là , j'entends cette petite voix qui revient au galop et qui me murmure tout bas '' et si , ils étaient simplement plus fort que toi , assez que pour tourner une page , que pour t'effacer , t'oublier alors que toi , faible et idiote , tu t'acharnes à donner à sens à leur absence , quand en fait peut être , il n'y en a simplement aucun . ''